Pourquoi faut-il afficher les bêta-1,3/1,6-glucanes en Mycothérapie

Les bêta-glucanes sont des polysaccharides, c’est-à-dire de longues chaînes de sucres (glucides) qui sont liées entre elles par des liaisons bêta-glycosidiques. Dans la nature, les bêta-glucanes se trouvent principalement dans les parois cellulaires des champignons, des levures, des algues et des bactéries, ainsi que dans certaines céréales comme l’avoine et l’orge.

La grande famille des bêta-glucanes est connue pour ses impacts bénéfiques sur la santé. Cependant, au sein de cette famille, des variations existent et de ces variations dépendent différents effets sur la santé. Autrement dit, un produit mentionnant uniquement la présence de bêta-glucanes n’est pas la garantie d’obtenir le résultat désiré.

En matière de Mycothérapie, certaines notions relatives aux bêta-glucanes sont nécessaires à comprendre pour distinguer un produit de qualité des autres. On fait le point dans cet article.

PUBLIÉ LE 15/02/2023.
AUTEUR : HIFAS DA TERRA EDUCATION

QUELS SONT LES BETA-GLUCANES SPÉCIFIQUES AUX CHAMPIGNONS ?

Chez les champignons, les polysaccharides contiennent différents types de liaisons glycosidiques et sont donc regroupés en bêta-glucanes, alpha-glucanes et hétéroglycanes. Parmi les bêta-glucanes, ce sont les bêta-1,3/1,6-glucanes les plus communément retrouvés.

Derrière ce nom quelque peu barbare se cache une molécule constitutive de la paroi cellulaire des champignons. Les bêta-1,3/1,6-glucanes s’appellent ainsi car ils sont constitués d’une chaîne principale de glucose reliée par des liaisons β-1,3 et β-1,6. Ces types de bêta-glucanes ont une structure tridimensionnelle et un poids moléculaire particuliers qui sont les responsables de leurs activités biologiques.

schéma paroi champignons

Spécifiquement, seuls les bêta-1,3/1,6-glucanes ont par exemple démontrés moduler l’activité des cellules immunitaires, notamment les macrophages, les cellules NK, les cellules T et B. Ils sont ainsi considérés comme des modificateurs naturels de la réponse biologique (MRB). Ils ont également des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes, ce qui peut aider à prévenir les maladies cardiovasculaires et d’autres troubles liés au stress oxydatif.

En-dehors du règne fongique, d’autres bêta-glucanes existent, mais ceux-là diffèrent par leur structure. Par exemple, les bêta-glucanes de céréales sont constitués de sucres (comme le champignon) mais reliés entre eux par des liaisons β-1,3 et β-1,4. Même si la différence ne paraît pas importante, les propriétés pour la santé ne sont pas les mêmes. À ce jour, le bêta-glucane de céréales n’a pas démontré d’incidence sur le système immunitaire !

différents types beta glucanes

LA CÉRÉALE : UN SUBSTRAT PRIVILÉGIÉ DANS LA CULTURE DE CHAMPIGNONS

À première vue, pour s’y retrouver parmi les bêta-glucanes, il suffirait simplement d’en vérifier la source (céréales, champignons…) afin de conclure sur les effets… Mais non ! Là où le bât blesse, c’est qu’en matière de Mycothérapie, champignons et céréales sont intimement liés.

En effet, la céréale fait partie des substrats couramment utilisés pour la culture des champignons. Ce fait s’explique par le métabolisme des champignons, en tant qu’organismes hétérotrophes (qui se nourrissent de matière organique), ils puisent leur énergie du substrat grâce au mycélium.

Une fois que le substrat est entièrement colonisé, c’est-à-dire qu’il a été complètement englobé par le mycélium, les sporophores (le « fruit ») commencent à pousser. Par la suite, lorsque le producteur procède la récolte, deux possibilités s’offrent à lui :

  • soit collecter uniquement le sporophore, et dans ce cas-ci, le substrat n’est pas récupéré.
  • soit collecter le sporophore ET le mycélium (ou uniquement le mycélium). Dans ce cas, il est impossible de séparer le mycélium d’un substrat solide ! Le complément alimentaire qui en résulte est donc constitué de champignon ET de céréales.

Si dans le premier cas, uniquement les bêta-glucanes fongiques sont intégrés, le second pose problème puisque les deux types de bêta-glucanes se retrouvent ainsi intégrés à la formulation.

Culture Reishi sac

MYCOTHÉRAPIE ET CÉRÉALES : EN QUOI EST-CE PROBLÉMATIQUE ?

Retrouver à la fois des céréales ou des bêta-glucanes dans la formulation finale soulève plusieurs problèmes majeurs pour le consommateur.

PROBLÈME N°1 : LE PRIX PAYÉ PAR LE CONSOMMATEUR

Le premier problème réside dans le prix que le consommateur va payer pour un produit de Mycothérapie qui contiendrait des céréales.

En effet, il existe une différence significative entre le coût de revient d’un produit 100 % à base de champignons (sporophore ou mycélium cultivé sur substrat liquide) et celui qui intègre du substrat (ou des excipients) dans sa formule (mycélium, biomasse). Pour donner un ordre d’idée, le coût de production d’une tonne d’avoine peut varier entre 200 € et 400 € tandis que celle du Reishi peut coûter 10 fois plus !  

D’autre part, l’intégration de céréales dans la formulation est parfois précisée dans la composition, mais est très souvent passée sous silence. Une formule hybride est plutôt l’occasion pour le producteur de gonfler ses marges en alignant ses prix au reste de la concurrence.

PROBLÈME N°2 : LA COMPOSITION DES PRODUITS

Le second problème a trait à la communication qui est faite du produit. Ces dernières années ont vu l’émergence d’une banalisation d’arguments qui ne protègent pas le consommateur : la teneur en polysaccharides et en bêta-glucanes.

Comme vu précédemment, les céréales contiennent tous des polysaccharides (entre 60-80 %) et des bêta-glucanes (entre 3-7 % pour l’avoine). À la suite de l’extraction des polysaccharides de source fongique et céréalière, les processus de concentration et purification mis en œuvre permettent d’atteindre de fortes teneurs lors des analyses, même lorsque les polysaccharides n’ont rien de fongiques.           

Partant de ce constat, il est tout à fait aisé pour un producteur peu scrupuleux de flouer ses partenaires en délivrant des rapports d’analyse « faussement vrais ». Il y aura effectivement des polysaccharides et des bêta-glucanes dans la formule, mais uniquement ceux provenant des céréales ou d’excipients (comme la maltodextrine par exemple). Même s’il est difficile de quantifier dans quelle mesure ces pratiques existent, les conclusions d’équipes de chercheurs sur le sujet font froid dans le dos.

Une première étude, parue en 2017 dans le prestigieux journal Nature indique que sur 19 compléments alimentaires censés contenir du Reishi, seul 5 avaient effectivement des ß-1,3/1,6-D-glucanes. L’absence de ce composé spécifique aux champignons indique que près de 75 % des produits en sont exempts.

Une seconde étude, parue en 2023 a comparé les compositions indiquées sur des étiquetages à des analyses génétiques des produits. Cette fois-ci, les auteurs ont constaté que seuls 6/19 produits avaient une composition cohérente avec leur étiquette.

PROBLÈME N°3 : L’ABSENCE DE RÉSULTATS POUR LE CONSOMMATEUR

Le plus grave pour la filière – au-delà du préjudice moral – est le préjudice physique que ces pratiques causent aux consommateurs. Il est sûr et certain que certains que des produits ne contenant pas de molécules bioactives fongiques ne fourniront jamais les effets escomptés.

Qui plus est, les contrevenants ont malheureusement le champ libre pour continuer à proposer leurs mauvais produits, car rien n’oblige les fabricants à fournir des analyses qualitatives ou quantitatives aux autorités de réglementation.

HIFAS DA TERRA : VOTRE ENTREPRISE DE CONFIANCE

Chez Hifas da Terra, expert en Mycothérapie, la qualité, la sécurité et l’efficacité de nos produits sont au cœur de nos préoccupations. Ainsi, toutes les souches fongiques utilisées dans nos produits proviennent de notre propre Fongitech (banque de souches fongiques). Chacune d’entre elles sont étudiées et sélectionnées par notre équipe R&D&I pour leurs caractéristiques en molécules bioactives avant d’entrer dans la composition de nos extraits.

Chez Hifas, nous affichons les quantités en actifs spécifiques des champignons tels que le lentinan (un bêta-1,3/1,6-D-glucane du Shiitake) et le grifolan (un bêta-(1,3)-(1,6)-D-glucane du Maitake).

beta glucanes fongiques

Afin de garantir une teneur constante et répétable en actifs dans chaque lot de production, tous nos extraits sont standardisés.

Seule la standardisation permet d’assurer la reproductibilité d’action santé du complément alimentaire. Pour veiller à cette qualité, nous opérons jusqu’à trois contrôles tout au long du processus de fabrication.

De plus, la standardisation permet d’afficher une composition détaillée en molécules bioactives. Par exemple, le Mico-Mix (extrait concentré standardisé de Reishi, Shiitake, Maitake) affiche la quantité de lentinan et grifolan dans les gélules.

Pour plus d’information sur notre système qualité, n’hésitez pas à consulter notre page qualité.

mico mix grifolan lentinan
  • Machuca, C., Méndez-Martínez, Y., Reyes-Becerril, M., & Angulo, C. (2022). Yeast β-glucans as fish immunomodulators: A review. Animals: An Open Access Journal from MDPI12(16), 2154. https://doi.org/10.3390/ani12162154
  • Mirończuk-Chodakowska, I., Kujawowicz, K., & Witkowska, A. M. (2021). Beta-glucans from fungi: Biological and health-promoting potential in the COVID-19 pandemic era. Nutrients13(11), 3960. https://doi.org/10.3390/nu13113960
  • Risoli, S., Nali, C., Sarrocco, S., Cicero, A. F. G., Colletti, A., Bosco, F., Venturella, G., Gadaleta, A., Gargano, M. L., & Marcotuli, I. (2023). Mushroom-based supplements in Italy: Let’s open Pandora’s box. Nutrients15(3). https://doi.org/10.3390/nu15030776