11 choses à savoir sur le Cordyceps sinensis

1. Pourquoi le Cordyceps sinensis est appelé “le trésor tibétain” ?

 
Le Cordyceps sinensis est l’un des remèdes naturels les plus populaires de la médecine traditionnelle asiatique. Selon l’ouvrage “Edible Wild Mushrooms – A Global Perspective on their Use and Importance to People” (Champignon sauvage comestible – Une perspective globale de leur usage et importance pour la population) de la FAO (L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), ce champignon est “consommé” uniquement pour ses bienfaits pour la santé. Il pousse naturellement sur les hauts plateaux du Tibet et fait l’objet d’une récolte intensive depuis des années dans certaines régions de Chine, du Bhoutan et du Népal.
 
 
C’est un champignon très appréciée pour ses propriétés médicinales et pour les avantages économiques qu’il procure à ses collecteurs.
Cordyceps yak tibet

2. Le Cordyceps sinensis vaut plus que son poids en or

 
Il y a quelques années, un article de The Economist évoquait la valeur du Cordyceps en tant que que champignon médicinal, “souvent si élevée qu’elle vaut plus que son poids en or”.
 
En 2008, un rapport du Los Angeles Times citait un nomade tibétain qui affirmait gagner jusqu’à mille dollars par semaine en récoltant ce champignon.
D’autres documents consultés indiquent qu’un spécimen peut coûter deux euros sur un marché local et que cette valeur peut être multipliée par quarante sur les marchés spécialisés.

3. Le résultat d’un processus biologique fascinant

En Asie, ce champignon est populairement appelé “insecte d’hiver, herbe d’été”, un nom qui est lié à son développement et à sa fructification.
En été, les spores de ce champignon envahissent les chenilles de plusieurs espèces de papillons de nuit communs dans les herbes des hauts plateaux de l’Himalaya, à plus de 3 800 mètres d’altitude. Pendant l’hiver, ces larves porteuses du champignon s’enterrent dans le sol pour hiberner tandis que, parallèlement, le mycélium de ce champignon parasite envahit leur corps.
Avec l’arrivée du printemps, le mycélium du champignon se réactive et commence à fructifier, donnant naissance à une forme allongée et cylindrique qui se fraie un chemin à travers les herbes pour recevoir la lumière du soleil. Chaque spécimen de Cordyceps sinensis peut atteindre 4 cm de longueur et 300-500 mg de poids. Après la récolte, cet organisme présente deux parties distinctes, l’une brune (stroma) et l’autre orange (corps momifié de la chenille).

4. Tous sont des Cordyceps sinensis.

Bien que le nom scientifique soit Cordyceps sinensis, ce sont les noms les plus connus de ce champignon :
  • Yasra gumba, Yarcha gumba (noms locaux).
  • Jeera jhar, Jeevan buti, Keeda ghass, Chyou kira, Sanjeevani bhooti (noms communs au Népal)
  • Dong Chong xi cao (nom commun en Chine)
  • Tocheikasa (nom commun au Japon)

5. Le rôle des yaks dans l’histoire du Cordyceps

Les propriétés énergisantes de ce champignon sont liées à l’élevage des troupeaux au Tibet. La tradition veut qu’à l’arrivée du printemps et des premiers dégels, les bergers emmènent leur bétail en haute montagne pour qu’il se nourrisse d’herbe fraîche, mais aussi de ce qui était considéré comme une “herbe brune”, identifiée plus tard comme le Cordyceps sinensis. Après l’avoir ingéré, les éleveurs ont observé que leurs yaks, chèvres et moutons étaient plus forts et plus robustes, et qu’ils se comportaient même de la même manière pendant la saison du rut. Ainsi, les premières utilisations médicinales du Cordyceps étaient liées à l’amélioration de la capacité de reproduction et de la vitalité du bétail.
Cordyceps sinensis

6. Les premières mentions des propriétés médicinales du Cordyceps

Au total, une centaine d’espèces de Cordyceps sont connues, mais Cordyceps sinensis est l’une des plus appréciées et des plus utilisées en médecine traditionnelle.
Les premières références à ce champignon médicinal apparaissent sous la dynastie Qing en Chine, dans le traité Ben-Cao-Cong-Xin (New Compilation of Materia Medica) au 18e siècle. En Occident, la première référence au champignon est due au jésuite et historien français Du Halde, qui a expérimenté les effets vivifiants du champignon sur son propre corps.

7. Utilisations du Cordyceps dans la médecine traditionnelle tibétaine

Les praticiens de la médecine traditionnelle l’utilisaient pour le traitement de vingt et une maladies. Le Cordyceps sinensis était utilisé pour toutes les maladies comme un “tonique” capable d’améliorer l’énergie, l’appétit, l’endurance, la libido et le sommeil.

8. Près de 2 000 articles scientifiques

Depuis les années 1980, près de 2 000 articles scientifiques ont été publiés sur le Cordyceps sinensis. Nombre d’entre elles ont été utilisées pour déterminer les propriétés rénales, hépatiques, génito-urinaires, immunitaires, énergétiques et respiratoires de cette espèce.

9. Pourquoi c’est le champignon recommandé dans le sport

En 1993, les projecteurs ont été braqués sur le Cordyceps après les résultats obtenus par des athlètes chinois lors d’une compétition nationale. Ils ont battu les records du monde dans les 1 500, 3 000 et 10 000 mètres sans montrer aucun signe de fatigue. Ces résultats étaient dus, en partie, à un régime spécial contenant du Cordyceps sinensis.
 
 
Plusieurs études scientifiques confirment son action pour augmenter l’utilisation de l’oxygène et la production d’ATP, augmenter la puissance musculaire, raccourcir le temps de récupération musculaire et favoriser l’élimination de l’acide lactique.

10. Composés chimiques uniques

L’une des principales raisons de sa valeur médicinale réside dans la présence de composés chimiques uniques, parmi lesquels se distinguent les suivants :
  • Acide cordycépique
  • Galactomannane
  • Mannitol
  • Ergostérol (précurseur de la vitamine D)
  • Adénosine
  • Cordycépine
  • Acides aminés essentiels
  • Vitamines (B1, B2 et B12, E et K)
  • Minéraux (Na, K, Ca, Mg, Fe, Cu, Mn, Zn, Se, Al, Si et Ni)

11. Une source d’inspiration pour une saga de jeux vidéo

Dans l’histoire de la saga à succès The Last of Us, les protagonistes évoluent dans un monde ou une souche mutée du champignon Cordyceps a infecté 60 % de la population mondiale. Les scénaristes se sont appuyés sur le cycle parasitaire du champignon sur ses hôtes insectes pour le transposer chez l’Homme. Fort heureusement, il n’y a aucun risque que cela arrive réellement !